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Réponse à une enquête de la Préfecture des Bouches du Rhône,
 
 
par Barbier fils, maire.– 30 fructidor an XI (17-09-1803)
 
 
 
5ème question :
 
Les torrens qui descendent des Alpines sont nombreux & leurs ravages ont été très considérables. Ils entraînent vers la plaine un gravier sec & aride qui menace de la couvrir & de la rendre infertile si on ne s'oppose à leurs dévastations. Les moyens en seroient aussi faciles que peu dispendieux ; il ne faudroit que fermer les vallons par où ils coulent. L'entrée de la plupart de ces vallons est si étroite qu'ils n'ont pas (l'un dans l'autre) trois mètres d'ouverture. Cette opération auroit le double avantage en arrêtant les eaux des torrens dans de vastes bassins formés par les montagnes d'empêcher le débordement des eaux & les ravages qui en sont les suites, & de fournir un aliment assuré aux sources qui tarissent presque toutes pendant l'été, depuis surtout qu'on a multiplié les défrichemens. Cette fermeture des vallons a eu lieu autrefois, & l'on apperçoit encore à l'entrée de celui de la Beaume, les restes d'un acqueduc très élevé que les romains avoient construit pour conduire à Glanum les eaux qu'on arrêtoit par des murs paralelles & transversaux enchâssés dans des rainures qui existent encore.
Comme les lits de ces torrens sont très vastes les ravages des eaux ne sont pas aussi considérables qu'autrefois. On peut les évaluer à dix mille francs par an. Mais le grand mal qu'elles font, c'est d'empêcher de rendre à la culture le terrain dont les torrens se sont emparés.